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Historique et Recherches sur le 12 rue de Tournon à Paris

Historique et Recherches sur le 12 rue de Tournon à Paris
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16 novembre 2012

La découpe des hôtels d'Entragues 1774-1778

 

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La découpe des hôtels d'Entragues – 1774 ―1778; 10 bis, 12, 14, rue de Tournon, 11 rue Garancière avec une note sur le 20 rue de Tournon.

Auteur: Jean Hesbert

Editions Guénégaud. 2012. ISBN 978-2-85023-153-3 – 448 pages – 24 €.

Les immeubles du 12 et 14, rue de Tournon sont édifiés entre les années 1775 et 1778 par deux experts-jurés entrepreneurs : Michel Neveu et René-Auguste Simon. La spéculation immobilière bat son plein dans le faubourg Saint-Germain et dans une moindre mesure au sein du quartier du Luxembourg. L’hôtel de Condé doit être vendu pour y édifier la Comédie-Française et lotir le restant des terrains. Tous deux rachètent simultanément l’un des plus prestigieux hôtels garnis à Paris de l’époque qui forment un tout : le Grand et le Petit-hôtel d’Entragues, demeures vieillissantes dont la veuve Bergoignion qui en a conduit la destinée veut se séparer. C’est un ancien hôtel particulier avec dépendances construit à la fin du XVIe siècle par la famille d’Ebène venant d’Italie dont l’une des descendantes a épousé Léon Balzac d’Illiers d’Entragues.

Après leur destruction, au moins trois édifices indépendants sont construits, dont l’un va demeurer pendant plus d’un siècle le plus élevé de la rue. Celui de Michel Neveu, le plus grand, n’occupe plus la totalité de la surface de l’ancien terrain du Grand-hôtel d’Entragues, car une grande partie au nord est acquise par un voisin, le duc de Nivernais, qui édifie les bâtiments du 10 bis, rue de Tournon et ceux du 11, rue Garancière : le Petit-hôtel de Nivernais. Les deux experts les destinent à l’habitation locative, non plus sous forme d’hôtel garni comme précédemment, mais comme appartements.

C’est un échec financier cuisant pour Michel Neveu. Il a voulu mener cette opération seul, sans l’appui d’un financier, d’un aristocrate aisé, d’un fermier-général ou d’un ministre. René-Auguste Simon pour sa part s’en tire fort bien et peut transmettre ce bien à ses enfants. Neuf ans après l’achèvement des travaux, Michel Neveu est au pied du mur. Il est poursuivi par ses créanciers. Ses calculs étaient erronés : les loyers ne sont pas rentrés comme prévu et le budget des dépenses a été dépassé. Peu avant son décès il brade sa Grande maison à Jean-Baptiste Lesage un nouveau riche ayant fait fortune dans le commerce de draps par des spéculations heureuses. Les Lesage la conserveront jusqu’au début de la Seconde Restauration. Ils la cèdent à Madeleine Masseron épouse séparée de biens du vicomte d’Houdetot, pair de France, petit-fils de Sophie-Elizabeth La Live de Bellegarde.

La conservation des originaux des baux, la consultation des données d’annuaires et des sources biographiques permettent d’identifier ceux qui s’y sont succédé pour y habiter : un pair de France, un futur Président de la République, des astronomes, mathématiciens, des membres du Conseil d’Etat, des avocats, des médecins… Il est ainsi possible de suivre les occupants de pratiquement chaque appartement du moment où les premiers y sont entrés jusqu’à ce jour. Ainsi l’histoire des hôtels d’Entragues, ouvre la voie à une intéressante analyse sociologique du quartier du Luxembourg et de l’habitat parisien de la fin du XVIIIe jusqu’au XXe siècle.

La structure des deux immeubles est l’expression d’un beau mode de construction de style Louis XVI, dont la qualité n’est pas toujours la meilleure. Leur confort devient obsolète un demi-siècle plus tard. De ce fait, le plus grand des deux subit de profondes transformations pour le mettre au niveau des nouvelles normes de commodité.

Les historiens d’art revisitent la Grande-maison de Michel Neveu dans les années 70. Ils la placent sous les feux de la rampe. L’hyperbole s’avère insuffisante. Le procédé est même utilisé pour décrire avec émotion ses parties secondaires. Le conflit entre ceux qui y vivent et le ministère de la Culture qui veut le transformer en sanctuaire ne tarde pas à éclater. Le ministère pèse de tout son poids. Le grand immeuble celui du 12, rue de Tournon partiellement classé ISMH en 1926, le devient dans sa presque totalité à compter de 1993 dans une profonde contradiction avec le précédent arrêté. Le lecteur découvrira le mode très particulier de la prise de décision du COREPHAE pour faire prononcer par arrêté du préfet de région ce second classement.

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The two buildings located at 12 and 14 rue de Tournon were erected between 1775 and 1778 by two sworn surveyors masons: Michel Neveu and René-Auguste Simon. Real estate speculation was at its height in the faubourg Saint-Germain and to a lesser extent in the Luxembourg district. The Duke of Condé’s palace was to be sold to build the new premises of the Comédie Française and the remaining parts set aside for housing. At the same time, both men purchased the former leading hotel which consisted of two parts: the Grand and the Petit hôtels d’Entragues. The buildings were dilapidated and the widow Bergoignon wanted to get rid of them. These premises were formerly a private hotel built at the end of the sixteenth century by the Ebène family, who were from Italy, and were later assigned to one of their female descendants who married Léon Balzac d’Illiers d’Entragues.

After the purchasers pulled down the former buildings, three new ones were erected. One of them remained for decades the highest in the street. Michel Neveu’s, the tallest, did not cover all the ground occupied by the Grand-hôtel d’Entragues, because the northern part of it was bought by a neighbour: the Duke of Nivernais, who started building the 10 bis rue de Tournon and the 11 rue Garancière : the Petit-hôtel de Nivernais. The two surveyors converted these new houses into apartments for renting to individuals or their families, so they were not mansions as before.

The outcome was a blatant failure for Michel Neveu. He was sanctioned for having carried out this operation alone, without the help of a financier, of a wealthy aristocrat, of a royal tax collector or a minister. René-Auguste Simon however handled his investment very well and was even able to transmit his estate to his children. Nine years after the completion of works, Michel Neveu was on the verge of bankruptcy. He was sued by his creditors. His calculations were wrong: rents did not accumulate as had been forecast and his expenses skyrocketed. Just before he died he undersold his big house to Jean-Baptiste Lesage, a nouveau riche draper who had been successful thanks to clever speculation. The Lesage family owned the house until the beginning of the Second Restoration when they assigned it to Madeleine Masseron, married out of community to Viscount d’Houdetot, peer of France, grandson of Sophie-Elizabeth La Live de Bellegarde.

Thanks to notary archives, data contained in diaries and biographies, it has been possible to track down the name of the lessees of the apartments: a peer of France, a future Président de la République, astronomers, mathematicians, members of Council of State, lawyers, physicians… right from the day the first lessee rented it until the present day. The history of the d’Entragues houses provides an interesting sociological analysis of the Luxemburg quarter and of Parisian housing conditions from the end of the eighteenth to the twentieth century. 

The structure of these two buildings show the fine construction of the Louis XVI style. However the quality of materials used were not always the best. Comfort requirements made them obsolete half a century later. Consequently the larger building underwent radical transformation to enable it to meet new norms of living.

Art Historians revisited the history of Michel Neveu’s big house in the 70’s. They significantly raised the building's profile. Exaggerated statements were quite insufficient to describe it. They used superlatives to make descriptions of even second quality parts of it. A conflict broke out between those who lived there and the Ministry of Culture, who wished to make it a sanctuary. The Ministry was more powerful. The large building, 12 rue de Tournon, that was placed under a partial National heritage protection in 1926, had its protection extended in 1993 to practically all the remaining parts of it, in total contradiction of the first decree. Readers may be interested to discover how such a process was effected by the body in charge of it, the COREPHAE, which lead the Prefect to issue a second decree.

 

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20 juin 2011

Entre Lumière et Ombre - Frédéric d'Houdetot et Madeleine Masseron 1778-1870

"Frédéric d'HOUDETOT et Madeleine MASSERON 1778-1870, Entre Lumières et Ombres" de Jean Hesbert HOUD, 2011, 16 x 24, 394 p., 24,90 €

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Le mercredi ler mai 1811 se célèbre à Paris, le mariage religieux de Frédéric-Christophe d'Houdetot, préfet de l'Escaut et de Madeleine Masseron, dans une petite chapelle de la rue Saint-Louis-au-Marais. Frédéric est le petit-fils de Sophie-Elizabeth La Live de Bellegarde, l'amie platonique de Jean-Jacques Rousseau, celle que les littérateurs désignent comme la Comtesse d'Houdetot. Madeleine est la fille d'un éphémère conseiller au parlement de Rouen qui, malmené pendant la Convention, connaît les geôles rouennaises et parisiennes. Sa femme, Magdeleine Françoise, très fortunée,, divorce en son absence. Il décède peu après son retour, à Rouen. Les mariés sont orphelins. Ils ont en commun : - lui, d'avoir perdu sa mère, Louise Perrinet de Faugnes quand il avait trois ans : - elle, son père, Alexandre Masseron, à peu près au même âge. C'est aussi l'union de deux familles d'origine normande : les Houdetot sont de Haute-Normandie ; les Masseron ont leurs racines en Basse-Normandie. Là s'arrêtent les similitudes. Les Houdetot ont l'essentiel de leur vie à Paris. Les salons de la Comtesse attirent les plus beaux esprits de la fin du XVIIIe siècle. C'est une famille bien en vue. Mathieu Molé épouse Caroline de La Briche, cousine de Frédéric-Christophe. Derrière Madeleine Masseron se cache une mère dévorée d'ambition pour sa fille et très habile en affaires: Magdeleine Françoise Sébire de Boislabbé, qui a bien compris que l'avenir de sa fille passait par Paris. Tout semble réuni pour que cette union soit une réussite : - le mari, conseiller d'État, deux fois préfet en Belgique, puis dans le Calvados, pair de France, député à l'Assemblée nationale législative de la Seconde République et député au Corps législatif du Second Empire, de plus honoré de bien d'autres distinctions, - l'épouse bien jolie, un tendron de 18 ans, mais à peine de petite noblesse provinciale. Pourquoi alors Frédéric-Christophe d'Houdetot, baron de l'Empire, puis vicomte et comte, a-t-il épousé Madeleine Masseron ? Madeleine ne lui donne pas de descendant. C'est le drame de leur vie. Frédéric Christophe déploie alors une activité en tous sens. Elle mène pour sa part une existence sans lustre, encore que dans les salons elle gomme ses origines bien discrètes en se faisant appeler Pauline-Adélaïde Le Masseran. Celui qui éclairait le couple disparaît en 1859. C'est là pour une femme qui vit dans l'ombre, le début d'une période de pleine obscurité de onze ans, en retrait des mondanités de sa belle-famille. Elle décède en août 1870, délaissée de tous. Signe de l'échec de sa vie, elle laisse son patrimoine aller à ses ayants-droit au 7ème et 8ème degré dont elle ignore tout. C'est une aubaine pour Véronique Poirier-Ledesdet, issue d'une modeste famille de paysans des Pays de l'Ouest, qui peut se faire attribuer le bel hôtel du 12 rue de Tournon achevé de construire en 1778 par Michel Neveu. 

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27 janvier 2011

Michel Neveu ou Charles Neveu ?

Aucun doute n’est plus possible sur le nom de celui qui a construit le 12 rue de Tournon. Ce n’est pas Charles Neveu. Il existe encore des interrogations pour savoir qui en était le véritable architecte.

C’est donc Michel Neveu qui en a été le constructeur et non Charles Neveu, comme aiment à la répéter la quasi-totalité des historiens, chroniqueurs et même auteurs contemporains. Cette opération s’est mal terminée pour Michel Neveu. On note ci-après qu’il ne décède même pas au 12 rue de Tournon.

Michel Neveu est décédé le 19 février 1788, rue de Vaugirard (archives de la Seine 5 Mi 1 1126).

A noter que le patronyme de la famille Neveu s’orthographie déjà à cette date Nepveu.

Extrait du registre de convoi de l’église paroissiale de Saint-Sulpice.

Le 25 février 1788, il a été fait le convoi et enterrement dans l’église de Michel Nepveu, architecte juré, entrepreneur de bâtiment époux de Marie-Geneviève Rousseau, décédé rue de Vaugirard, âgé d’environ 55 ans, témoin Charles François Nepveu, ancien maître épicier, frère du défunt, M. François Godot (ce patronyme est difficilement lisible)  architecte entrepreneur des bâtiments du roi son beau-frère, Jean-Charles Nepveu, [son fils, 17 août 1769-30 novembre 1836] Auguste François Nepveu [son second fils 1777-1861] et de illisible [ peut-être son troisième fils Charles-Frédéric Neveu ] qui ont signé.

Collationné à l’original par moi, soussigné, prêtre et vicaire de ladite paroisse le 14 août 1792, signé Mahieu. 

8 janvier 2011

Analyse d’une décision de classement douteuse

Analyse d’une décision de classement douteuse

Janvier 2011

 

L’immeuble du 12 rue de Tournon est classé depuis le 31 mars 1926 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Ce classement est partiel : Façades sur rue et cour et fontaine en étain de l’appartement du rez de chaussée. L’histoire ne permet pas de dire si un tel classement à été effectué à la demande du propriétaire-gérant de l’époque, M. Ambroise de Montigny, médecin et maire de Louvigné-du-Désert en Ille-et-Vilaine.

Les propriétaires ont toujours veillé scrupuleusement au respect du caractère historique de cet immeuble. Il ne semblait pas à la plupart d’entre eux que le projet de pose de deux ascenseurs pouvait heurter le bon goût et le respect des choses anciennes.

Pourtant, malgré l’absence de protection particulière des escaliers, ce projet heurta régulièrement la sensibilité des architectes des bâtiments de France qui entendaient bien en empêcher la réalisation. Cela revenait à sanctuariser un tel immeuble, sans se préoccuper de la vie des gens qui l’habitaient et qui payaient pour son entretien. Il est clair qu’il existe en ce domaine, plusieurs poids et mesures. On voit, dans les beaux immeubles construits par Louis Le Tellier, rue Royale, coexister des splendides escaliers et de très beaux ascenseurs dans des cages de verre.

Au 12 rue de Tournon, les travaux où la pose devait avoir lieu, épargnaient l’escalier principal, notamment pour des raisons techniques. Le moteur placé à l’entresol y aurait été visible et aurait empêché l’accès à un appartement. Les deux escaliers de fond de cour où peuvent être installés les ascenseurs ne peuvent pas être vus par le public. Ceci est un test pour vérifier la bonne utilisation des critères du rayon de protection de 500 mètres permettant de vérifier la conformité des travaux envisagés au regard de la loi du 31 décembre 1913. Ces escaliers sont utilisés par les occupants des appartements desservis et accessoirement par ceux de l’escalier principal comme escalier de service. Ils ne sont pas visibles de l’intérieur de la cour, sauf à s’en approcher de quelques mètres. Les architectes des bâtiments de France de l’époque se comportent en proconsuls. Sans même demander le contenu technique des projets, ils brandissent la menace d’un classement d’office des escaliers, même si les copropriétaires en décidaient favorablement en assemblée : Lettre du secrétariat d’état à la culture du 31 août 1979.

Aussi la position de l’administration permet-elle à certains copropriétaires - très minoritaires -  de faire intervenir en 1990 celle-ci avec une réactivité étonnante, lorsque le premier projet de pose d’ascenseur est voté par l’assemblée. La décision de l’assemblée porte sur la  construction d’un ascenseur dans l’escalier fond cour droite. L’administration ne s’embarrasse pas de savoir si les requérants sont en accord avec les règles de fonctionnement de leur démocratie qu’est leur copropriété. Dans le plus grand secret, les minoritaires obtiennent un classement préventif portant sur la totalité de l’immeuble.  Ils bloquent ainsi  toute tentative. Avec des escaliers de l’immeuble classés, les architectes des bâtiments de France refuseront de donner leur accord, et les poses des ascenseurs ne pourront pas être exécutées. C’est le triomphe des minoritaires, habitant les étages bas, et donc peu, voire pas du tout, concernés par ces dépenses d’investissement. L’arrêté de classement du 11 avril 1990 est punitif. On peut l’interpréter comme suit : Puisque la majorité des copropriétaires n’a pas assez de goût ni d’éducation, toute décision qu’elle devra prendre,  même si la majorité est atteinte, sera encadrée par les architectes des bâtiments de France. Même les parties privatives souvent dénuées de tout intérêt artistique - nous ne disons pas architectural - sont classées. Cette décision est monstrueuse : les appartements ont subi pour la plupart des modifications de structure et ne portent plus de trace d’éléments du XVIIIe siècle. Le dossier de classement consultable au ministère de la Culture rue de Valois, contient des photos de cheminées de type haussmannien, mais aucun élément de nature artistique véritable, sauf des vues de l’appartement de 1er niveau entre cour et jardin. Le jardin qui n’offre qu’un piètre intérêt est classé. Quel intérêt ? La décision de classement le nomme «jardin de l’hôtel d’Entragues ». Les sources bibliographiques du dossier de classement font référence à un seul ouvrage, celui de Louis Hautecoeur sur les quartiers de Paris, comportant de nombreuses inexactitudes pour le 12 rue de Tournon, ainsi qu’un dessin de la façade arrière de l’immeuble de M. Michel Gallet intitulé : « Neveu - his mansion », titre forcément inexact car cet immeuble n’a jamais été une demeure privée. Les caves, qui sont un magnifique exemple de stéréotomie, sont oubliées.  Ce processus est bâclé. Il ne sert qu’à satisfaire les intérêts mal compris de quelques uns. Les architectes des bâtiments de France ne se font pas prier pour autoriser la pose d’éléments de cuisine ou de chauffe-eau. C’est une atteinte à la liberté et à la propriété privée, sans contrepartie, en fait une atteinte aux droits de l’homme. Dans le processus de classement, la plupart des appartements n’ont même pas été visités. Manifestement, il y a abus de pouvoir. Heureusement, la France est un pays de droit. Deux copropriétaires vont déposer une requête devant le tribunal administratif pour obtenir l’annulation du nouvel arrêté de classement.

Avant même que les premiers juges du tribunal administratif n’annulent ledit arrêté, le ministère conscient du danger que son classement peut faire naître, notamment vis-à-vis de l’opinion, demande au préfet de révoquer son premier arrêté de classement total du 11 avril 1990 ; Le préfet de l’Île de France par arrêté du 6 décembre 1990, revoit à la baisse ledit classement. Le classement de l’immeuble est total –sauf les parties privatives-, mais un appartement qui présente encore un caractère d’origine reste classé dans son intégralité. Les deux copropriétaires ayant intenté le recours devant le tribunal administratif, estimant que la paix de la copropriété pouvait être satisfaite par le contenu de ce nouvel arrêté, renoncent à toute nouvelle procédure.

Puis l’affaire vient à l’audience du tribunal administratif. Il estime dans son jugement du 11 juin 1992 que : « La décision d’inscrire l’immeuble dans sa totalité a été prise en violation des dispositions réglementaires ». Il s’agit bien du 1er arrêté. L’administration avait anticipé cette décision. Le second arrêté, celui du 6 décembre 1990 est en fait conforme au jugement du tribunal. Aussi, c’est une victoire à la Pyrrhus pour l’un de requérants [J.H] qui avait stigmatisé le défaut de fondement du classement des appartements. Sa requête devient sans objet. Mais il existe encore un vice dans le nouvel arrêté de classement. Il a été pris avant que la COREPHAE ne se réunisse. C’est dire avec quelles méthodes d’urgence ce second classement a été effectué. En 1993, la COREPHAE (Commission régionale du patrimoine historique, archéologique d’Île-de-France) est de nouveau saisie, sans qu’il soit fait état explicitement des litiges précédemment portés devant la juridiction administrative. Puisqu’il ne peut plus y avoir de recours possibles, l’heure des proclamations sans retenue est arrivée. Le rapporteur, Mme Mahaux propose alors l’inscription à l’ISMH de façades et toitures sur rue, sur cour et jardin du passage cocher de l’escalier d’honneur et de son vestibule des escaliers des ailes nord-ouest et sud-ouest sur cour, des sols de la cour et du jardin enfin de la fontaine intérieure. L’inspecteur général des monuments historiques M. Christian Prévost-Marcilhacy affiche des ambitions de classement étendues pour la partie droite de la rue de Tournon. Il écrit le 26 septembre 1989 de manière erronée que « cet immeuble a été construit par Charles Neveu, que …l’immeuble mitoyen du 14 de la rue de Tournon sur l’emplacement du petit hôtel d’Entragues devrait être aussi classé, ayant été aussi construit par Neveu. » Le 14 rue de Tournon est épargné. Cette copropriété ne sera jamais inquiétée par les architectes des bâtiments de France. Elle y construit même un ascenseur dans la cour où se situe une fontaine classée ! Mme Nebout se demande au cours de cette réunion ce qui pourra garantir la conservation du jardin, vu le nombre de parkings sauvages. A-t-elle vu seulement l’immeuble ? Peut-être pense-t-elle que l’on peut faire passer les véhicules par la voie des airs ! M. Bourely propose l’inscription de la totalité de la parcelle. M. Jacquart, au nom de son importance architecturale [les immeubles du côté pair de la rue de Tournon] et de sa place dans l’histoire architecturale de la ville de Paris souhaiterait étendre cette mesure à tout le quartier. L’immeuble est classé en totalité, sauf les parties privatives, le 28 juin 1993.

Un second projet d’ascenseur voté en assemblée générale voir le jour en 2005. Il est inscrit dans le cadre du respect des dispositions de classement. Son exécution doit être particulièrement soignée. Les copropriétaires estiment en assemblée qu’il peut parfaitement s’intégrer dans un cadre sauvegardé. La majorité est obtenue. L’architecte des bâtiments de France, Nathalie Chazelette, menace. Le 4 juillet 2005 appelée en consultation, elle écrit : « A toutes fins utiles, je vous informe que ce type de dénaturation a fait l’objet de contentieux faisant jurisprudence et obligeant à la restitution de l’état d’origine ».

Le ministre de la Culture passe outre l’avis de l’architecte des bâtiments de France, encore  défavorable à ce second projet. La copropriété dépose deux permis de démolir qui sont acceptés. Ils portent sur surface de 3m2 dans chaque escalier du fond. Le dernier jour du dépôt d’un tel recours, trois copropriétaires totalisant 7 % des tantièmes de l’immeuble déposent avec une association vindicative, un recours non pas gracieux mais contentieux. Ils ne veulent pas le dialogue, mais l’écrasement des usurpateurs du bon goût et des arts. Puis deux se désistent [époux et épouse V.K]. Celui qui reste en lice, éphémère occupant de l’immeuble, (2% des tantièmes), fantôme des assemblées générales, résidant à l’étranger, voulant que soit conservée l’atmosphère du XVIIIe siècle de l’immeuble, paralyse la construction du second ascenseur (le premier étant posé avant le recours) en faisant un référé administratif. Le juge suspend la validité du permis de démolir. La cour d’appel administrative saisie pour examen de la validité de la décision de référé décide par ordonnance du 7 juillet 2008 de renvoyer l’affaire au tribunal administratif  pour que celle-ci soit jugée au fond.

C’est l’objet de la décision qui vient d’être rendue : Jugement du tribunal administratif du 17 décembre 2010 (7èmesection , 2ème chambre).

Cette décision déboute les demandeurs à l’annulation du permis de démolir du 26 septembre 2007, Elle écarte les prétentions des demandeurs à l’annulation en confirmant que chaque partie prenante au processus de décision avait bien compétence pour en décider, y compris les copropriétaires, à qui il était fait ce grief. Elle écarte le moyen par lequel le directeur de l’architecture et du patrimoine et le maire de Paris auraient dû refuser le permis de démolir sur la base de ce que la protection ou la mise en valeur des quartiers des monuments et des sites pouvait être compromise.

Chacun peut constater l’absence de dénaturation du caractère de l’immeuble du fait de la pose du premier ascenseur.

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21 juillet 2009

1778 : Les premiers occupants du 12 rue de Tournon.

L’analyse des baux de 1778 est intéressante parce qu’elle permet de dater la fin de la construction de l’immeuble  La date de mai 1778 est celle qu’il fait retenir. Les débuts de l’exploitation de cet immeuble à loyers sont laborieux. Non seulement les baux se signent lentement, mais peu d’appartements sont occupés. De plus la configuration des lieux ne plait pas aux occupants (premier bail). Quant à la décoration, elle est également contestée. C’est un fait que l’on connaissait puisque c’est la famille Lesage lors de l’acquisition de l’immeuble qu’elle fera à Michel  Neveu et son  épouse neuf ans plus tard, en 1787, posera les glaces dans les appartements qui en étaient le plus souvent démunis. La configuration des appartements apparaît beaucoup plus compliquée qu’à l’heure actuelle. La cuisine est le plus souvent située à l’étage supérieur et accessible par un escalier intérieur. Enfin, on note que l’appartement auquel on monte par le perron ainsi la partie qui lui correspond et qui est à demi –enterrée et qui permettent d’accéder au jardin ne font  pas l’objet de location. On peut en déduire que la famille Neveu y vivait .  Les prix sont intéressants . Ils évoluent dans une moyenne de 1.000 livres par an .
Le premier bail de la maison de la rue de Tournon « proche de l’Hôtel de Nivernais » fut signé entre Michel  Neveu ainsi que son épouse Marie Geneviève Rousseau, habitant toujours rue du Four avec Dame Charlotte, Madeleine , Bernard d’Epaux, veuve de Jean – Nicolas d’Epaux, bourgeois de Paris, le 18 mars 1778 . Il portait sur un logement que Sieur et Dame Neveu « font bâtir actuellement ». Mais la preneuse n’apprécie pas la distribution des pièces et avant d’y emménager désire que Neveu effectue des aménagements et appose des boiseries pour l’embellir. En effet tel quel l’appartement ne plait pas à la Dame d’Epaux. Il est demandé à Neveu de faire boiser entièrement le Salon,  le faire parqueter, garnir les croisées en verre. C’est l’appartement du deuxième étage au –dessus de l’entresol accessible par le grand escalier accessible par la porte cochère , plus une cuisine accessible par un escalier intérieur au troisième étage, un garde meuble au cinquième étage dans les combles, dans le cour un bûcher pour douze stères de bois qui est loué 1.200 livres sont payés par la Dame d’Epaux en contrepartie des modifications. Le loyer sera de 800 livres payables en quarts égaux le premier commençant le 1er juillet 1778. Les parties font élection dans leur demeure jusqu’à leur entrée dans la rue de Tournon. 
Dans l’intervalle, jusqu’à ce que les appartements se remplissent de locataires, les besoins d’argent sont toujours aussi pressants. Le 11 avril 1778  , Michel   Neveu et  Geneviève Rousseau habitant encore rue du Four empruntent à Annne Charlotte Du Tôt ,  Comtesse de Bretel, veuve de Henry de Bretel, habitant Saint Germain en Laye, la  somme de  12.000 livres  constituant pour le prêteur une rente de 600 livres.   
Le second bail est conclu le 9 mai 1778 Marie Desprez avec la Veuve de François  Gallet, bourgeois de Paris, demeurant Paroisse Saint Germain l’Auxerrois. Le prix de la location est de 800 livres par an plus 24 livres pour le portier, pour l’appartement au troisième étage au-dessus de l’entresol donnant sur cour et rue.
Le troisième contrat bail est signé le 17 mai 1778 avec jouissance au 1er octobre 1778, sans doute pour que les derniers travaux se terminent . Le preneur est Marie Adelaide Delatourée veuve de Pierre Carré de Saint Pierre, avocat au Parlement, qui au moment de la signature demeure rue des Fossés Monsieur le Prince. Pour l’appartement sis au 1er étage entre cour et jardin elle  paie un loyer de 1.250 livres par an . Le premier paiement viendra à échéance le 1er janvier 1778. Le locataire y restera  six ans.
Le quatrième bail est conclu le 24 août 1778 avec l’abbé Hyacinthe Bouniol  de Montagut, substitut de la Cour de France  aumônier   ordinaire de Madame Elizabeth, demeurant à Versailles, rue de l’Orangerie, Paroisse de Saint – Louis. Le prix pour l’appartement du second étage accessible par l’escalier droite est de 1.200 livres plus une contribution de 50 livres pour le portier. Le bail se terminera le 2 décembre de la même année.
Les  rentrées d’argent ne se font pas aussi rapidement que prévu. Un nouvel emprunt de  5.000 livres est fait le 8 octobre 1778 auprès de Etienne Letondaux et sa femme Aimée Lazare produisant 400 livres de rente sur un capital emprunté de 5.000 livres
Le cinquième bail se signe le 20 octobre 1778 avec Guillaume Faipoult de Maisoncelles, écuyer, ancien officier au corps royal de Génie et de Madame Marie Claude Bergerat son épouse, demeurant rue Sainte Hyacinthe, Paroisse Saint Cosme. Pour l’appartement du deuxième étage accessible par l’escalier gauche, il est demandé 1.000 livres par an.
Le sixième contrat de bail est signé le 14 octobre 1778 entre les époux Neveu et Marie Madeleine Clémence de la Chambre. Celle –ci réside quai Dauphin, près Saint Louis, Paroisse Notre Dame. C’est l’appartement du 3ème gauche  accessible par l’escalier de droite qu’elle occupe. Il lui est demandé 750 livres de loyer par an. Elle demeurera dans l’immeuble jusqu’en 1784.

Enfin le dernier bail, soit le septième de l’année, est signé le 22 décembre 1778 entre les époux Neveu et Monsieur Louis de Carouge des Bornes avocat au Parlement et Charlotte Jouannin son épouse. Ils prennent l’appartement du deuxième étage entre cour et jardin accessible par le fond cour . C’est le prix le plus élevé que Neveu obtient : 1.500 livres plus 50 livres pour les gages du portier. La première échéance interviendra le 1er juillet 1779.   

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20 juillet 2009

La découpe des Hôtels d’Entragues ( 1774)

L’acquisition des terrains et des deux hôtels d’Entragues par Michel Neveu est intervenue à compter du 6 mai 1774. Des actes ont encore été signés deux ans plus tard du fait du montage complexe de cette opération.Ces biens étaient la propriété de la veuve d’Antoine Bergognion, seconde femme de celui-ci : Marie –Jeanne Lafont. Cette dernière était âgée, et ne pouvait plus conduire convenablement l’exploitation des deux hôtels où son défunt mari, traiteur de sa profession, avait assuré avec succès le gîte et le couvert à de nombreux hôtes de passage à Paris. Très endettée, Marie- Jeanne Lafont se décide à vendre les deux Hôtels et leur terrain. Quel prix ? Son mari avait dans le cadre d’une procédure de règlement collectif acquis ces biens des créanciers d’Etienne Rousseau pour 142.000 livres le 28 octobre 1740.

Trente quatre ans plus tard,  ne voulant pas se trouver dans une situation analogue, elle décide de faire  affaire avec Michel Neveu. Le prix convenu est de 160.000 livres et trente deniers  dont 1.500 livres pour les boiseries. Neveu, dont les moyens financier sont limités, va faire preuve d’imagination pour qu’il puisse répartir  les risques sur cette opération de grande envergure sur d’autres intervenants, sans lâcher la conduite du projet .Son conseil est Monsieur Trutat, notaire.

Neveu se trouve identifié dans l’almanach royal non pas comme architecte, mais comme expert entrepreneur. Les experts jurés ont été créés par un Edit de mai 1690  pour passer les rapports visites, prisées, estimations de tout ce qui concerne les bâtiments, ensemble les licitations, servitudes, alignements, cours d’eau, chaussées, arpentage, comme aussi tout ce qui a rapport aux bâtiments, charpentiers, menuiserie et tous autres. L’Almanach les divise en deux catégories : 1 ère colonne : architectes et experts bourgeois, 2 ème colonne : Experts entrepreneurs ou Neveu figure à partir de 1771 (page 423, domicilié rue du Four) jusqu’à 1788 (page 535, domicilié rue de Tournon). Néanmoins, dans les actes d’acquisition, il se fait désigner volontiers par les notaires comme architecte juré expert. En 1787, Michel Neveu mettra fin à ses activités professionnelles et revendra le bien de la rue de Tournon à  Jean Baptiste Lesage le 16 février 1787 pour 340.000 livres, réalisant a priori  une belle opération, mais peut –être aussi contraint de le vendre.
En 1774, alors que la spéculation immobilière bat son plein à Paris, Michel Neveu réalise une opération risquée. Il ne possède quelques biens. L’acte de 1774 les énumère puisqu’il les donne en hypothèque: une  maison située en cette ville rue de Richelieu sur le Palais Royal louée 7.300 livres au sieur Lebrun apothicaire de Monsieur le Duc d’Orléans , plus une maison rue des Boucheries Saint Germain louée en totalité 1.440 livres et dont le Sieur Barois occupe une partie de laquelle maison rue des Boucheries, il leur appartient plus de moitié, une autre maison rue des Fossés Saint Germain des Près louée 900 livres par les sieurs et dame Bourjot épicier et une autre maison située rue Saint Jacques près de la rue Sainte Hyacinthe louée au sieur Aubertin limonadier cent livres desquelles deux  dernières maisons lui appartiennent plus que moitié. On doit en conclure que Michel Neveu n’était que locataire rue du Four, sa résidence précédente à la rue de Tournon.

Les terrains sur lesquels sont situés les Hôtels d’Entragues avaient une superficie de 1.037 toises, 37 pieds et 13 pouces.[ se reporter au document figurant sous « images »]. Cette surface était tout à fait comparable à celle de l’Hôtel du Duc de Nivernais, voisin au nord, donnant aussi sur les rues de Tournon et Garancière. Cette impression  s’en déduisait  à la lecture du Plan de Turgot. Michel Neveu va diviser cette surface en trois parties, qui vont donner à peu de choses près la configuration des parcelles du cadastre actuel. Le premier lot, correspondant peu ou prou au Petit Hôtel d’Entragues d’une superficie de 164 toises et 15 pouces sera acquis par  René Auguste Simon, architecte juré pour une somme de 36.000 livres. C’est le 14 rue de Tournon actuel. Michel Neveu conserve la partie centrale qui correspond au 12 rue de Tournon actuel et l’achète pour 59.428 livres. La superficie est de 571 toises 10 pieds et 3 pouces. C’est la vente de la partie au nord  au Duc de Nivernais d’une surface de 322 toises, 12 pieds et 10 pouces au prix de 64.592 livres et trente deniers , composée de trois éléments : 83 toises, 12 pieds sur la rue de Tournon, correspondant à une partie bâtie de l’actuelle garde républicaine, le terrain qui suit et qui va jusqu’à la rue Garancière de 202 toises 14 pieds et 4 pouces, et le coude saillant dans l’alignement  du futur 12 rue de Tournon, 37 toises, 4 pieds et 6 pouces .De ce fait, l’emprise de ce qui va devenir le 12 rue de Tournon est réduite de 24 toises 2 pieds 6 pouces à 14 toises, par rapport à celle qu’avait  l’Hôtel d’Entragues sur la rue, 5 toises étant en symétrie : à gauche ( au sud  ) pour le 14 rue de Tournon et à droite (au nord ) pour l’Hôtel de Nivernais. Le Duc est celui qui contribue le plus financièrement à cette opération. Il paie sa part 64.592 livres et trente deniers .

On rappellera qu’une toise vaut 6 pieds et correspond à 1,949 mètre. Une toise carrée est égale à 3,799 mètres carrés. L’opération est complexe sur le plan technique. Il faut refaire ou construire de nouveaux murs mitoyens. Il faut démolir ou réparer les bâtiments, ceci laissant penser qu’une partie du 12 rue de Tournon est composée d’une partie des bâtiments de l’ancien  Grand Hôtel d’Entragues. Il faut démolir, déblayer tout ce qui se trouve sur le terrain vendu au Duc de Nivernais. Le tout est rendu plus difficile par le fait que la venderesse la Veuve Bergognion continue à habiter dans les lieux. Neveu lui fait un bail de 15 mois à compter du 1er juillet 1774, pour une somme de 3.000 livres par an. Michel Neveu est l’artisan de cette entreprise. Il est désigné comme seul acquéreur des biens, ayant la possibilité d’en  céder une partie  à Monsieur Simon et au Duc de Nivernais. Tous trois sont délégués par la Veuve Bergognion à ses créanciers pour se substituer comme débiteurs à celle-ci et y être subrogés lors de leurs paiements. Des comptes très précis de ces paiements et acomptes seront faits. L’acquéreur et les deux sous-acquéreurs s’engageront personnellement. Simon qui semblait ne pas être marié, en son propre nom. Le Duc de Nivernais fera intervenir à un acte son épouse, Hélène Françoise Angélique Phélyppeaux de Pontchartrain. Neveu fera garantir l’opération par Marie –Geneviève  Rousseau  son épouse. L’occupation des appartements par les locataires a pu commencer entre mars et juin 1778. Cette construction a dû être un bel exemple de coordination et constituer un chantier gigantesque pour l’époque, mené rapidement. Témoins de ces achèvements, lors de travaux réalisés en 1991 dans l’appartement du 1er étage rue sur entresol, entre deux moellons d’un mur intérieur, il fut retiré deux documents ; le premier correspondait à un exemplaire du Courrier de l’Europe, gazette politique fondée en Angleterre, pages 357 à 361, (événements du 17 octobre 1778 à 26 novembre 1778), l’autre était un précis de grammaire française dont la datation est  antérieure.

Les créances dues par la Veuve Bergognion finiront d’être remboursées en décembre 1776. Un état joint aux actes de vente indique que Michel Neveu avait emprunté 418.116  livres pour mener à bien cette opération : 216.429 sous forme de rentes, 133.550 sous forme d’obligations et 68.137 sous forme de billets. Parmi les obligations souscrites, on en relève une de 15.000 livres à échéance du 1 er janvier 1788 au profit de Peyré architecte. Peut –être celui-ci a-t-il contribué à dessiner la façade du 12 rue de Tournon ?

Apparemment lucrative l’opération de la rue de Tournon ne l’a peut être pas été du tout. Michel Neveu n’aura habité l’immeuble qu’il a fait construire, que 14 ans, sans pouvoir le léguer à ses deux fils  : Charles Frédéric   qui fera modifier son état –civil, Jean Charles et sa fille Catherine . Lors de la revente aux Lesage deux ans avant la Révolution, en 1787, Michel Neveu déléguera sur les 340.000 livres formant le prix de la vente, une somme de 100.400 livres pour payer divers créanciers, la veuve Bergognion, toujours en vie, restant aussi créancière de 1.500 livres au titre d’une rente perpétuelle de 30.000 livres consentie  à Michel Neveu. Seulement 100.000 livres apparaissaient disponibles pour payer Neveu. Jean – Baptiste Lesage s’était engagé à les payer en quatre parties à peu près égales du 13 juillet 1788 au 30 janvier 1792. La Révolution a dû mettre à mal ce schéma de remboursement.

10 juin 2009

Michel Neveu

MICHEL NEVEU époux de MARIE-GENEVIEVE ROUSSEAU

 

Trois documents pour établir son identité :

  1. 1.   - Arch.Paris 5 Mi/14

Michel Neveu né le 26 février 1733, baptisé à Saint-Sulpice le 27 février 1733, est le fils de Charles Neveu maître-épicier et de Marie-Louise Besnard, demeurant rue Mazarine.

Son parrain est Michel Pincemaille, maître-de bas, marié à Angélique Guy. Sa marraine est Marie-Françoise Jonac, fille de feu Jean Jonac maître-apothicaire et maître-épicier.

  1. 2.   - Arch.Paris 5 Mi1/1126

Michel Neveu décède le 19 février 1788

Extrait du registre de convoi de l’église paroissiale de Saint-Sulpice du 25 février 1788. Il a été fait convoi et enterrement dans l’église [Saint-Sulpice] de Michel Neveu architecte-juré, entrepreneur de bâtiment, époux de Marie-Geneviève Rousseau, décédé rue de Vaugirard, âgé d’environ 55 ans, témoin Charles Frédéric Nepveu, ancien maître-épicier frère du défunt, M. François Boudet ( ?) architecte- entrepreneur des bâtiments du roi son beau-frère, Jean-Charles Nepveu, Auguste Nepveu et Jean-Baptiste Nepveu ses fils qui ont signé. Collationné à l’original par moi, soussigné prêtre et vicaire de la paroisse le 14 août 1792, signé Mahieu.  

Michel Neveu avait épousé Marie-Geneviève Rousseau à Saint Sulpice le 17 juillet 1763.

  1. 3.   - Archives nationales MC/ ET/ XCII/786

Cet acte se rapporte à la vente d’une pièce de marais  appartenant  à Charles Théodore Godefroy de Villetaneuse à Jacques Cellerier du 25 octobre 1776. Il  apporte une précision décisive sur la filiation de Michel Neveu.

Par devant le conseiller du roi notaire au Châtelet de Paris soussigné, fut présent Charles Théodore Godefroy de Villetaneuse écuyer, demeurant à Paris place Dauphine paroisse Saint Barthélémy.

Lequel  a vendu et promis   garantir  de tous troubles pour  souscrire dettes hypothèques évictions, substitutions aliénations et autres empêchements  généralement quelconques au sieur Jacques Cellerier, architecte demeurant à Paris, rue Vivienne, paroisse de Saint-Eustache ici présent et acceptant acquéreur pour lui  son  hoirie et ayants- cause.

Un  terrain  en marais et contenant  un arpent et demi sis au terroir  de Boutigny après le Mont-Parnasse tenant d’une borne au sieur de La Haye  de l’autre borne  et par derrière aux  Incurables et par devant sur le nouveau boulevard, tenu à loyer sur un bail de forme irrégulière par le nommé Gandon jardinier.

Appartenant à monsieur de Villetaneuse comme l’ayant acquis du sieur Michel Neveu, architecte-juré-expert entrepreneur de bâtiment et dame Marie-Geneviève Rousseau son épouse de lui autorisée par contrat passé devant maître Dosfant  notaire à Paris qui en a gardé minute et son confrère le trois décembre 1771 après ensaisine pour le revenu de l’abbé de Saint-Germain  et insinué à Paris  le douze dudit mois et an.

Le sieur et dame étaient propriétaires à la suite de la vente qui leur en  avait été  faite  par contrat dûment insinué  et ensaisiné par devant maître  Dosfant  notaire qui en a gardé minute et son confrère le premier août dudit an 1771 par le sieur François Besnard, bourgeois de Paris à la dame Marie-Louise Besnard veuve de Charles Neveu marchand-épicier demeurant à Paris et Marguerite Thérèse Jamier fille majeure, tous héritiers de  demoiselle Marguerite-Françoise Besnard. 

9 juin 2009

Qui demeurait au 12 rue de Tournon de 1900 jusqu’en 1950 ?

Qui demeurait  au 12 rue de Tournon de 1900 jusqu’en 1950 ?

Description par l’administration de l’immeuble du 12 rue de Tournon en 1901

Entrées de cochère et croisées de face, corps de logis renfermant une cour de trois cent soixante quinze mètres carrés. Bâtiment double sur rue et au fond de cour, simple sur les côtés, élevés sur caves, de rez de chaussée, entresol, quatre étages carrés, cinquième sous comble. Construction en pierre moellons, pans de bois, jardin de trois cent cinquante mètres carrés, par le passage au fond, bâtiment rue Garancière 13, avec porte cochère et cour de rez de chaussée à usage d’écurie et remises au rez de chaussée. Petites chambres aux étages.

Nota : Les données fournies ci –après sont issues quasi exclusivement d’archives publiques respectant l’expiration du délai de communication de 50 ans, ici calculé à compter de la signature des baux ( Loi 2008-696, J.O du 16 juillet 2008). C’est la raison pour laquelle, cet inventaire ne sera pas suivi d’un autre, portant une date postérieure.

Les baux conclus avec les locataires ont été soumis à partir du 1er septembre 1948 à un régime de loyers conventionnés, fixés chaque année par décret (régime de la loi de 1948), calculés en fonction de  la surface « corrigée » du logement. Ce dispositif tant qu’il a été applicable au 12 rue de Tournon, procurait un droit pour les locataires au maintien dans les lieux, transmissible à leurs  héritiers (conjoint, ascendants, enfants mineurs vivant avec le locataire depuis plus d'un an). Le 12  rue de Tournon bénéficiait d’un classement défavorable à ses propriétaires, par le fait qu’il n’y avait par exemple, ni ascenseur pour cet immeuble de grande hauteur [environ 160 marches pour les logements situés au niveau le plus élevé],  ni tapis sur les escaliers… éléments d’inconfort qui déterminaient le niveau de classement. La libération progressive du régime dans les années

80 a

  permis de reprendre un  programme de grands travaux indispensable à la survie de cet immeuble de construction délicate, lesquels avaient dû être effectués pendant 30 ans a minima.

Rez de chaussée – boutiques 

Gauche

Droite

1880 Lechevallier Paul ( habitant 2 rue Dupuytren), puis Srl Librairie scientifique de Jacques Lechevallier et Editions Paul Lechevallier.

La Flèche, SA Alsatia 10 rue Bartholdi à Colmar, Bernstein, Centrale de documentation du livre français, SA Editions Défense de la France et enfin Centrale française de diffusion***.

Remises pour deux voitures

Gauche

Droite

Delbet, Forrer

Lemoine ( tapissier, 7 rue de Tournon), Boutel, 7 rue Lobineau.

Immeuble donnant sur la rue de Tournon

Gauche

Droite

Entresol

Guilbert, Mollet –Vieville ( avocat), de Penfentenyo de Kerveguen Christophe..

Barbier ( médecin)

1er étage

Laugier, Hippolyte de Montigny

Vve Oster, Colonna d’Istria

2 ème étage

Lefevre (Vve), Jehanne de Montigny

Cendrier Jules, Cendrier Alexis, Pouthier

3 ème étage

Dussouchet***,  Bouvier Philippe

Godefroy Vve, Revillon d’Apreval, Dutaret Alain, époux de Edith Neveu tous deux avocats).

4 ème étage et au dessus

Dupuy de Frenelle, Tourniquet ***, Mme de Quelen, Gimenez, Etienne Gibert, Mlle Ribaud, Bodin, Hayez, Macé, Granier, Migault, Tourniquet, Enfroy.

Partie de l’immeuble Escalier Gauche Cour

2ème étage

Bondoux, Bollaert

3 ème étage

Barles, Mlle Avril, Colonel Laugier, Pierre Laugier (avocat)

4 étage et au –dessus

Héritiers de Montigny et Corbinais, Laffont, Lubin, Bazire, Le Strat, Bernet Augustine.

Partie de l’immeuble Escalier Droite  Cour

Entresol 

Kleber ***

1re étage

Pierron de Mondésir Berthe, Calmar

2 ème étage

Filipacchi***, Chambon, Forrer ***.

3ème étage

Docteur Sirvin, Cornilleau puis Veuve Cornilleau

4 ème étage

Batis, Ney Charles ***, Lemoine, Delavaud, Bessi,  Foucheyrand

Fond cour centre

Appartement souterrain

Delbet, avec jouissance du jardin

Appartement accessible par 10 marches

Kleber Maurice***, petits enfants Vollant

***Boutique à droite : L’imprimerie JOUVE et

la société FERNAND NATHAN

ont pris la suite.

*** « .Blanchet frères et KLEBER " ont été des fabricants de papier à Rives (Isère). Ils s'étaient associés en 1820 pour créer la première papeterie industrielle connue sous le sigle BFK.

*** Anne-Marie Jouvet-FORRER est la fille de Louis Jouvet

***TOURNIQUET : On trouvera sur le web :http://www.humanite.fr/-+2004-08-28_Tribune-libre+- ,un récit émouvant de la libération de Paris en 1944,  écrit par Jeannine Tourniquet, fille des gardiens de l’époque du 12 rue de Tournon :  Monsieur et Madame Charles NEY , dans le Courrier des lecteurs de l'Humanité du 28 août 2004 : « Des locataires de

la rue Tournon

fêtent la libération de Paris ».

*** DUSSOUCHET :mentionné dans la période précédente.

9 juin 2009

Qui demeurait au 12 rue de Tournon Tournon de 1876 jusqu’à la fin du siècle ?

Qui demeurait au 12 rue de Tournon de 1876 jusqu’à la fin du siècle ?

L’administration décrit en 1876 cet immeuble comme suit :

Le 12 rue de Tournon appartient à Madame  POIRIER veuve LEDESDET cousine, héritière au septième degré de Madeleine Masseron, qui l’a acquis par voie d’adjudication le 22 février 1872 pour la somme de 512.000 francs. A ce bien s’ajoute le 13 rue Garancière. L’immeuble se compose d’une entrée de porte cochère, 9 croisées de face, un corps de logis enfermant une cour de trois cent soixante quinze mètres carrés, bâtiments doubles sur la rue et au fond de  cour, simples sur les côtés, élevés sur caves, d’un rez de chaussée, entresol, quatre étages carrés, le cinquième sous combles. Construction en pierre, moellons et pans de bois ; jardin de quatre cent cinquante six mètres carrés, par passage au fond donnant rue Garancière 13, avec cochère et cour, de rez de chaussée, premier et deuxième étage, usage d’écuries et remises …

Cour

Gauche cour

Droite cour

Magasin

Beauvais puis Moreau puis Coulomb épicerie de détail , Colin tonnelier à façon

Guckert  tapissier, puis Boussard Industriel d’images

Rez de chaussée

Gauche

Droite

Magasins : surface de

105 mètres carrés

Guelhert ( Tapissier), puis Pucherk ( Tapissier) , puis Passerat ( Tapissier )

Brochin ( curiosités), puis Ferrandi ( Ferrailleur), puis Laflèche ( fabricant d’encres)

Remises à voitures ( deux voitures)

Tisserand, puis Mourier, puis Verlen, puis Thomas, puis Duon

Brehan, puis Laflèche, puis Sotta, puis Berthe, puis Jourdain.

Paulin, puis Veuve Perrin

Veissière ( ingénieur), Comte de Fontanes

Partie de l’immeuble sur la rue

de Tournon

Gauche

Droite

Entresol

Jallot, puis Gruau (architecte) puis Pottier (Colonel en retraite bail 1876), puis Fallières *** ( député, bail 1882)

Vicomte de Carne ( bail 1840) puis Veuve Mercier ( bail 1874), puis Augrand ( bail ?) et

la Veuve Denis Guilbert

( 1898)

1 er étage

Cara Devaux ( Bail 1873) ***, puis Poulet ( Ingénieur , bail 1886 ) puis Veuve Busquet, bail 1889.

Corogna – Bey (de ) ( bail ?) ,  Poussainvielle (de ) (bail 1875), Charles Oster*** ( bail 1895)

2 ème étage

Guillon, sous –loué à Cherbuliez*** en 1884,puis loué à Cherbuliez en 1889.

Guillon Veuve (bail ?) puis Audibert ( Directeur général, bail 1872)

3 ème étage

Bousquet Eugène (bail 8 janvier 1876), puis Dussouchet *** ( bail avril 1885)

Hesart, Vve Plasnol

4 ème étage

Marmier, Philippe, Nicourt, Radau ***

Partie de l’immeuble, cour fond droite

Rez de chaussée ( cuisine divisée )

Montdésir (de )

1 er étage

Montdésir  (de)(bail 1879)

2 ème étage

Docteur Bertrand, puis Baudrillart ( bail 1891) puis Benoist ***(bail 1894)

3 ème étage

Flassine ? ( bail 1888), puis Carré Etienne (agent de la Compagnie générale , bail ?) puis  Gracy (de) (bail 1891, puis Monceaux (bail 1898 )***

4 ème étage

Collet, Burkel,Poujol/ Massena, Martin (voyageur)/ Basfour, Genin

5 ème étage

Lemenu/ Dlle Ducros/Le Rest, Delachaumelle / Crespel/ Esquoy

Cour

Appartement fond cour ½ enterré

Docteur Saulinier (bail 1876), Veuve Oster ***(bail 1889)

Appartement accédé par perron (10 marches)

Partie de l’immeuble fond gauche cour

Gauche

Droite

1er étage

Benoist

2 ème étage

Dame Jarre (rentière)

David Sauvageot***

3 ème étage

Geraldy,puis  Gresland,puis  Baudrillard Vve.

4 ème étage

Greslin, Paussoy,  Chabrier,  Docteur Jouin , Leroy, Cherbuliez ***, Poirier Prosper, l’Ourel (retraité) , Philippe, Mondésir (de)

5 ème étage

Dlle Brunet, Laumel, Dlle Riondel

Les dates entre parenthèses font foi par ailleurs de la résidence au 12 rue Tournon

Eléments d’identification

Autres commentaires

Charles BENOIST

Né le 31 janvier 1861  à Courseulles, Calvados ; Etudes au Lycée de Caen 1871-1878 ;Professeur à l’Ecole libre des sciences politiques 1895 ;Député de la Seine ( Progressiste) Paris VIème  arrondissement, 1802-1819 ; Membre de l’Institut de France (Académie des sciences morales et politiques 1908) ; Ministre  de France aux Pays - Bas 1909 -1924  Ministre plénipotentiaire ; Décédé en 1936,

Rédacteur  politique à la Revue des deux mondes 1916 ;résidences à Courseulles sur mer et à Automne près de Meaux (Seine-et-Marne)

CARA- DEVAUX ( 1850-1851)

Juge à la 5ème  chambre du Tribunal de 1ère instance de la Seine

DELACHAUMELLE (1861)

Membre titulaire liste générale des membres de la société internationale des études pratiques d'économie sociale, 1861

DUSSOUCHET  Jean –Jacques (1899)

Professeur au Lycée Henri IV , coauteur d’un cours de grammaire française fondé sur l'Histoire de la Langue, Hachette et Cie, Paris, 1899

Vice-président de l'Association Valentin Haüy .

Clément-  Armand FALLIERES (1871)

Ministre de l’instruction publique en 1870

Député en 1876 ; Sénateur de 1892 à 1899, Président du Sénat 1899..Président de la République 1906.

Victor CHERBULIEZ

Auteur d’une d'une trentaine de romans, dont la plupart sont aujourd'hui oubliés. Cherbuliez mourut en 1899 à Combs

la Ville. Il

  fut inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris

La librairie Cherbuliez

et Cie se situait rue de Tournon, n° 17

O. COUCHE ( 1876)

Conseiller d' Etat , Secrétaire général du Ministère des Travaux publics

Ingénieur ordinaire de 1re classe des mines.

Paul MONCEAUX  (1905)

Professeur au Lycée Henri IV

Articles
littéraires dans le Journal des Débats

Aggar de NEUBOURG ( 1855)

Mentionné par la Société nationale d'horticulture de France, Société d'horticulture de Paris, Société impériale et centrale d'horticulture

Publié par Société nationale d'horticulture de France., 1858

1836—Jardins de France

Notes sur l'article: v.4 1858

Désiré NISARD (1867)

Membre de l’Académie française (éloquence latine ), membre de l’académie de Reims

Professeur au collège de France de Paris, membre de l’ association pour l’enseignement des études grecques en France

Ph. J et Mme. OSTER (1863)

Mme Oster (Claire) Secrétaire et  Déléguée générale du Patronage des détenues et libérées

PEYNAUD ( 1867)

Commissaire priseur

Non mentionné dans l’inventaire

Rodolphe RADAU   

Membre de l’Institut l'Académie des Sciences, dans la section d'astronomie, né  à Angerburg (Prusse) en 1834.

Date de l’admission à la société mathématique  de la France :1872

Albert DAVID SAUVAGEOT

Professeur au collège Stanislas, lauréat des concours d’agrégation.

Ennemis d’enfance, Armand Colin et Cie, Editeurs (1891), Le réalisme et la naturalisme dans la littérature et dans l’art (1889)

9 juin 2009

Qui habitait le 12 rue de Tournon entre 1820 et 1870?

Qui demeurait au 12 rue de Tournon entre 1820 et 1870 ?

Description de l’immeuble par l’administration (1853):

Le 12 rue de Tournon appartient  [ depuis le 30 octobre 1820 ] à Madeleine Masseron, mariée sous le régime dotal avec convention, de réserve pour ses biens propres, soit un régime matrimonial qui tend vers la séparation de biens, avec le Comte d’Houdetot [celui-ci décédera le 20 janvier 1859], domiciliée au 10 rue de Londres à Paris IXème . Cette propriété a son entrée par une porte cochère. Elle est composée de plusieurs bâtiments.

1° Un corps de logis sur rue, double en profondeur, élevé sur caves, d’un rez de chaussée, d’un entresol, trois étages carrés, un quatrième en attique, un cinquième sous comble ; bonne construction en pierres, moellons, pans de bois, escaliers très commodes, neuf fenêtres de face.

2° Corps de logis au fond de la cour, doubles en profondeur, élevé d’un étage dessus souterrain , d’un rez de chaussée, de quatre étages carrés, cinquième sous comble, même construction que les précédents escaliers, commodes et très bien éclairés. 

Les deux corps de logis qui précèdent sont réunis par deux ailes simples à droite et à gauche, d’une cour spacieuse. La façade sur rue de Tournon est décorée de pilastres et de corniches. A la suite du bâtiment du fond, il y a un jardin, le tout moyennant 70 locataires ( cet immeuble est en effet consacré à la location).

Ne sont pas recensés pour cet inventaire les deux locaux commerciaux.

Cour

Gauche

Droite

Remises pour deux voitures

Richerand (de ), Cauchy

Perigny (de ), Le Verrier

Partie de l’immeuble sur la rue

de Tournon

Gauche

Droite

Entresol

Girod de l’Ain ***

Périgny (de ) 

1 er étage

Cauchy Eugène ***

Richerand (de )

2 ème étage

Cauchy Eugène

Cauchy Eugène

3 ème étage

Ansart , Ismen, Polydore    ( Commissaire priseur )

Lambert ( ancien juge) ***puis Mme Pénard sa mère.

4 ètage

Lambert, Coulier, Cauchy, Ansart,  Galiot, Lomel, Voisin, Bonnot

5 ème étage

Testu, Cauchy, Richerand (de ), Gallois, Girod de l’Ain

Partie de l’immeuble cour,  fond droite 

Rez de chaussée ( cusine divisée )

Montdésir (de )

1 er étage

Montdésir ( Colonel au Génie ) ***

2 ème étage

Guignon ( Commissaire aux comptes)

3 ème étage

à gauche : Martel (Artiste peintre) à droite, Gueneau de Mussy***

4 ème étage

Dufailly

5 ème étage

Cauchy  Eugène, Guignon

Cour

Appartement fond cour ½ enterré

Leverrier puis Bruneaud , Docteur en médecine

Appartement accédé par perron

Leverrier , puis Bruneaud , Docteur en médecine

Partie de l’immeuble, cour fond gauche

Gauche

Droite

2 ème étage

Lachaumel (rentier)

Rousseau (avocat )

3 ème étage

Moufflard , puis Geraldy

Real ( homme de lettres) **, puis d’Hamel

4 ème étage

Guilbour

Cauchy Eugène

5 ème étage

Champion (garde)

Dates (entre parenthèses) justifiant à partir d’autres sources de la résidence au 12 rue de Tournon

Commentaires

Ismen, Polydore ANSART  (1851)

Commissaire priseur, vendeur, expert de la Chambre des commissaires-priseurs, né en octobre an 9 (1801)  décédé en 1855. Epoux de Lucie  Hamel .

Isabelle ( ?) BERENGER (1828)

Comédienne, débuta à l'Odéon le 12 janvier 1828, joua au Gymnase puis à la Comédie française, non mentionnée sur cet inventaire

Jules, Evariste, Joseph CARDON DE MONTIGNY ( 1830)

1804 (Arras) – 1862 ( Le- Mont- d’Or) ; Auditeur de seconde classe, nommé au Conseil d'Etat (cour royale de Paris) le 1er août 1810, sous-préfet à Arras de 1811 à 1814 ;. En 1841, il habite 10 rue de Babylone. Fait   Baron de Montigny en 1811., non mentionné sur cet inventaire

Louis-François CAUCHY (1828)

( 1760- ?) Avocat au parlement de Normandie secrétaire général du Sénat le 1er  janvier 1800 .  A partir de 1814,  a continué près de la Pairie, avec le titre de garde des registres et archives, des fonctions analogues à celles qu'il remplissait près du Sénat. Il  joignait à ce titre celui de garde des archives des ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit

Eugène, François , CAUCHY , ( 1850)

Fils de Louis-François, ( 1802- ?) Garde des registres adjoint de la Pairie.Il succéda  à la charge de son père en 1831. Il participait en même temps aux travaux du Conseil d'État, d'abord comme auditeur, puis comme maître des requêtes. Il a continué ces doubles fonctions jusqu'à la suppression de la Pairie en février 1848. .. Auteur du «  Duel considéré dan ses origines dans l’état actuel des mœurs »,publié chez  Hingray rue de Seine, 1846.

Alexandre – Laurent CAUCHY (1850)

Fils de Louis François ( 1792-  1857), conseiller-auditeur à la Cour royale de Paris, conseiller à

la même Cour

en 1824.

COMPANS ( 1829)

Avocat, non mentionné sur cet inventaire

DEPIERRE (1835)

Comte,  ancien capitaine de frégate, non mentionné sur cet inventaire.

Gaspard  Amédée  [ Louis] GIROD ( DE L’AIN ) ( 1845)

(1781-1847). Procureur impérial à Alexandrie, auditeur au conseil d’État, puis en 1811 avocat général à la cour impériale de Paris En 1827, il fut élu député dans le 2e arrondissement électoral d'Indre et Loire : Chinon. Pair de France en 1832 puis Président du Conseil d’Etat. Il exerça une grande influence à la Chambre des pairs jusqu'à sa mort.

GUENEAU de MUSSY ( 1829)

Médecin Ordinaire du Roi, Membre de l’Académie de médecine (section de physique et de chimie médicales) ; médecin de l'Hôtel-Dieu ; reçu docteur à Paris en 1803 ; consulte de 10 heures  à midi.

Noêl GUENEAU de MUSSY (1829)

Docteur en médecine, (neveu du précédent); ancien chef de clinique de la Faculté à l'Hôtel-Dieu ; médecin du Bureau central , Rue Garancière n° 13 ; consulte de 11 heures à 1 heure..

Augustin, Guillaume JOSSE (de) BEAUVOIR ( 1826)

(1771 + 1853) Député de 1815 à 1827 ; Officier de la légion d’honneur ; Membre du Conseil-général de Loir- et Cher. Cour des comptes : Conseiller maître de la troisième chambre ; C’est lui qui a donné un cacher historique au « Comité de la Rue de Tournon » où deux royalistes, deux libéraux et un doctrinaire délibéraient  et votaient sur la destinée de feuilles d’information ; locataire  non mentionné sur cet inventaire.

Auguste LAMBERT (1850)

Avocat à la cour d’appel

PIERRON  de MONDESIR

Cette famille restera locataire au 12 rue de Tournon jusqu’en 1970 environ .

Jacques Nicolas Augustin THIERRY/ ( 1848)  / Amédée, Simon, Dominique THIERRY,

Jacques, Nicolas est un historien ( 1795-1856) . son frère  Amédée ( 1797-1873) a été membre de l’Académie des Sciences morales et politiques.. Non mentionnés sur cet inventaire.

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